Note pour la prise en compte de la Tortue d’Hermann et de ses habitats dans les projets d’aménagement

La Tortue d’Hermann est actuellement l’un des reptiles les plus menacés aux échelles européenne et mondiale. En France, elle est la seule tortue terrestre indigène et ne subsiste plus qu’en Corse et, en effectifs réduits, dans le Var.
Malgré deux plans nationaux d’actions successifs, les mesures mises en œuvre pour la préserver depuis une vingtaine d’années n’ont pas permis d’enrayer le processus de déclin de cette espèce, liée principalement à la régression continue de ses habitats du fait de l’urbanisation et de l’aménagement du littoral, et aux destructions d’individus lors de travaux, particulièrement lors de déboisement ou de terrassement.

Cette espèce constitue aujourd’hui l’un des enjeux majeurs dans le cadre des projets d’aménagement en Corse ; ses principaux noyaux de population correspondant aux zones de développement préférentielles sur l’île.

Les études prenant en compte cette espèce dans le cadre de diagnostics écologiques présentent une grande hétérogénéité aussi bien au niveau des méthodes d’inventaire, de la présentation des résultats, de leur interprétation, que des mesures proposées en réponse.

Pour tenter d’y remédier, un travail a été réalisé dans le cadre du Plan National d’’Actions Tortue d’Hermann afin de proposer un document cadre visant à harmoniser l’établissement des états initiaux et à encadrer les projets impactant pour cette espèce en Corse, avec des fiches de prescriptions auto-portantes selon les types de projet (aménagement urbain, agricoles) en annexe. Un travail est également en cours pour compléter ces annexes avec les prescriptions pour encadrer les travaux forestiers et de DFCI.

Après plusieurs groupes de travail animés par le Conservatoire d’espaces naturels Corse, référent sur la thématique reptiles, et regroupant différents acteurs (DDT, OFB, ONF, OEC, Conservatoire du Littoral, bureaux d’étude, agents pastoralistes de l’ODARC entre autres), une présentation en CSRPN fin 2022 où elle a reçu un avis de principe favorable, et des derniers ajustements en GT restreint, cette doctrine a été validée par le Préfet de Corse en juin 2023 et permet de cadrer clairement les attentes de l’Etat concernant la prise en compte de cette espèce et de ses habitats dans les projets d’aménagement, en particulier les projets immobiliers et agricoles