Les familles de risques

Les inondations

Nous retiendrons les termes de la directive européenne (2007/60/CE) pour la définition des inondations :
« Submersion temporaire par l’eau de terres qui ne sont pas submergées en temps normal. Cette notion recouvre les inondations dues aux crues des rivières, des torrents de montagne et des cours d’eau intermittents méditerranéens ainsi que les inondations dues à la mer dans les zones côtières et elle peut exclure les inondations dues aux réseaux d’égouts ».

On distingue 4 grands types d’inondations  :

  • La montée lente des eaux en région de plaine
    Elles sont provoquées par des crues lentes et progressives (l’eau monte de quelques centimètres par heure) et elles se produisent souvent après une longue période de pluviosité, lorsque les sols sont saturés d’eau, plutôt en hiver.
    Elles ne créent pas de dangers pour les vies humaines, sauf imprudence, mais peuvent s’étaler sur plusieurs semaines, et occasionner des dégâts très importants.
  • La formation rapide de crues torrentielles
    L’origine est une brusque montée des eaux (plusieurs mètres en quelques heures) de torrents ou de rivières suite à des pluies abondantes. Elles ne peuvent être prévues plusieurs jours à l’avance. Elles concernent plus particulièrement les régions du sud de la France et les régions montagneuses.
    Elles sont souvent dévastatrices et meurtrières.
  • Le Ruissellement
    Ces inondations sont provoquées par des fortes pluies ou des infiltrations .En effet, dans les zones urbanisées, les sols imperméabilisés ne permettent pas à l’eau de pénétrer. Les eaux de pluie ruissellent, s’accumulent dans les points bas, saturent les réseaux d’évacuation entraînant une remontée d’eaux par les égouts.
    Conséquences : submersion de la voirie et des constructions de tout un quartier.
  • Les remontées de nappes
    Lorsque l’eau de pluie atteint le sol, une partie est évaporée. Une seconde partie s’infiltre et est reprise plus ou moins vite par l’évaporation et par les plantes, une troisième s’infiltre plus profondément dans la nappe. Après avoir traversé les terrains contenant à la fois de l’eau et de l’air (qui constituent la zone non saturée), elle atteint la nappe où les vides de roche ne contiennent plus que de l’eau, et qui constitue la zone saturée. On dit que la pluie recharge la nappe.
    Mais si des éléments pluvieux exceptionnels surviennent, le niveau de la nappe peut alors atteindre la surface du sol : c’est alors l’Inondation par remontée de nappe.

Les mouvements de terrain

Les mouvements de terrain ont pour caractéristiques d’être difficilement prévisibles et constituent un danger pour la vie humaine en raison de leur intensité, de la soudaineté et du caractère dynamique de leur déclenchement.
Selon la vitesse de déplacement, deux ensembles peuvent être distingués : les mouvements lents et les mouvements rapides. Seuls les mouvements rapides sont directement dangereux pour l’homme. Leurs conséquences sont d’autant plus graves que les masses déplacées sont importantes. Les conséquences des mouvements lents sont essentiellement socioéconomiques.
Environ 7 000 communes françaises sont menacées par un Risque de mouvements de terrain dont un tiers avec un niveau de gravité fort vis-à-vis des populations.

Les différents risques et leurs définitions sont :

  • Glissement de terrain
    Déplacement par gravité d’un versant instable ; de vitesse lente (de quelques millimètres à quelques décimètres par an), ils peuvent cependant s’accélérer en phase paroxysmale (jusqu’à quelques mètres par jour) pour aller même jusqu’à la rupture.
  • Chutes de blocs/éboulement
    Ils résultent de l’évolution de falaises allant, selon les volumes de matériaux mis en jeu, de la simple chute de pierres (inférieurs à 0,1m3), à l’écroulement catastrophique (supérieurs à 10 millions de m3) avec, dans ce dernier cas, une extension importante des matériaux éboulés et une vitesse de propagation supérieure à 100 km/h.
  • Coulée de boue
    Phénomène caractérisé par un transport de matériaux sous forme plus ou moins fluide (coulées boueuses sur des pentes, par dégénérescence de certains glissements avec afflux d’eau, coulées torrentielles dans le lit de torrents au moment des crues…)
  • Effondrement/affaissement
    L’effondrement est dû aux déplacements verticaux instantanés de la surface du sol par rupture brutale de cavités souterraines préexistantes, naturelles ou artificielles (mines ou carrières), avec ouverture d’excavations.
    L’affaissement est du à une évolution de cavités souterraines naturelles ou artificielles (mines, carrières) dont l’effondrement est amorti par le comportement souple des terrains superficiels.
  • Retrait et gonflement d’argile
    Phénomène lié aux changements d’humidité des sols très argileux, qui sont capables de fixer l’eau disponible, mais aussi de la perdre en se rétractant en cas de sécheresse ; ce phénomène, accentué par la présence d’arbres à proximité, peut provoquer des dégâts importants sur les constructions.

Les séismes

La France métropolitaine est un pays à sismicité modérée due à la convergence des plaques Africaine et Eurasienne à une vitesse d’environ 2 cm/an. Les séismes sont essentiellement superficiels, leur foyer se situe dans la croûte terrestre.
On dénombre en moyenne chaque année une vingtaine de séismes de magnitude supérieure à 3.5 alors que plusieurs milliers sont ressentis dans l’ensemble du bassin méditerranéen. Néanmoins, la France a subi dans le passé des séismes destructeurs qui se sont produits sur le territoire national ou dans des régions frontalières.

La sismicité est concentrée sur quelques régions :

  • Le sud-ouest pyrénéen sur le versant Nord au niveau du contact entre la zone axiale des Pyrénées d’âge primaire et les terrains plissés de l’avant-pays d’âge secondaire.
  • Le sud-est avec en particulier la zone des plis alpins, les séismes du Briançonnais et de l’arrière pays niçois.
  • La zone du socle hercynien de la Bretagne, de la Vendée, du détroit du Poitou, du Massif Central et du sud-ouest des Vosges. Ainsi la vieille cicatrice hercynienne coupe la France en diagonal de l’île d’Oléron aux Cévennes (plus des ramifications).
  • Les fossés d’effondrement d’âge tertiaire, Fossé Rhénan, Limagnes d’Allier et de Loire.

Les deux grands bassins sédimentaires parisien et aquitain sont quasiment asismiques.

Enfin, la Corse reste très peu sismique bien qu’elle ait connu un séisme de magnitude 4.4 en 1978 et, plus récemment le 7 juillet 2011, un séisme sous-marin au large de la côte Ouest de la Corse d’une magnitude de 5,2.

Les avalanches

Une avalanche correspond à un déplacement rapide d’une masse de neige sur une pente, provoqué par une rupture du manteau neigeux. Cette masse varie de quelques dizaines à plusieurs centaines de milliers de mètres cubes, pour des vitesses comprises entre 10 km/h et 400 km/h, selon la nature de la neige et les conditions d’écoulement. Les pentes favorables au départ des avalanches sont comprises entre 30 et 55°. La pente avalancheuse typique est raide, à l’ombre, proche d’une crête et couverte de neige soufflée.

On distingue trois types d’avalanches selon le type de neige et les caractéristiques de l’écoulement.

  • L’avalanche de plaque
  • L’avalanche en aérosol
  • L’avalanche de neige humide

Les feux de forêt

On parle d’incendie de forêt lorsqu’un feu concerne une surface minimale d’un hectare d’un seul tenant et qu’une partie au moins des étages arbustifs et/ou arborés (parties hautes) est détruite. En plus des forêts au sens strict, les incendies concernent des formations subforestières de petite taille : le maquis, formation fermée et dense sur sol siliceux, la garrigue, formation plutôt ouverte sur sol calcaire et les landes, formations sur sols acides, assez spécifiques de l’Ouest de la France (Vendée et Bretagne), composées de genêts et de petits arbustes. Généralement, la période de l’année la plus propice aux feux de forêt est l’été, car aux effets conjugués de la sécheresse et d’une faible teneur en eau des sols, viennent s’ajouter les travaux en forêt.

Les trois types de feu sont :

  • Les feux de sol
  • Les feux de surface
  • Les feux de cimes

Les tempêtes et les cyclones

Le risque " tempête " concerne l’ensemble de l’Europe, et en premier lieu le nord du continent situé sur la trajectoire d’une grande partie des perturbations atmosphériques. En France, la sensibilité est plus marquée dans la partie nord du territoire, et surtout sur l’ensemble des zones littorales.

Les tempêtes affectant nos régions tempérées, bien qu’en général sensiblement moins dévastatrices que les phénomènes touchant les zones intertropicales, peuvent être à l’origine de pertes importantes en biens mais aussi en vies humaines. En effet, aux vents pouvant dépasser 200 km/h en rafales, peuvent s’ajouter notamment des pluies importantes, facteurs de risques pour l’Homme et ses activités.

Le risque cyclonique

Au premier rang des phénomènes atmosphériques dévastateurs, les cyclones tropicaux fascinent les hommes par leur puissance, leurs conditions de développement et de déplacement. Lors du passage d’un cyclone, tous les phénomènes sont extrêmes : les vents peuvent atteindre 350 km/h, les pluies diluviennes engendrent des crues et des glissements de terrain et la marée de tempête provoque une élévation du niveau de la mer dévastant les zones côtières.

On dénombre, pour près de quatre-vingt-dix phénomènes par an en moyenne, plusieurs milliers de morts dans le monde. Les pertes financières peuvent se chiffrer, pour les cyclones les plus puissants, à plusieurs dizaines de milliards d’euros, comme cela a été le cas pour le cyclone Andrew aux États-Unis en 1992 et ceux de septembre 2004.

Le volcanisme

Les éruptions volcaniques constituent un Risque majeur sur le territoire national, particulièrement dans les départements d’outre-mer. Bien que généralement prévisible, ce phénomène n’en reste pas moins particulièrement dangereux et destructeur.

Le volcanisme représente, avec les séismes, l’une des manifestations de la tectonique des plaques. La quasi-totalité du volcanisme dans le monde se situe aux frontières entre deux plaques. Un second type de volcanisme, dit de point chaud, est indépendant de ces mouvements de plaques. Le volcanisme est toujours le résultat d’une remontée en surface d’un magma profond, mais ses manifestations en surface peuvent différer d’une éruption à une autre.

Partager la page

S'abonner